Bon, écoutez, on va expédier ça vite fait, comme ça après je pourrai aller droper le bouquin dans la première boîte à livres venue.
C’était mon deuxième Liu Cixin. J’avais apprécié Terre errante il y a quelques années, à sa façon (le film, beaucoup moins). Je n’ai jamais osé m’attaquer au Problème à trois corps puisqu’on m’a fait comprendre que c’était de la hard-SF et j’aime pas ça parce que j’ai pas le niveau.
Des dinosaures et des fourmis me paraissait plus abordable. Moins de 200 pages au compteur, ça devrait pas trop laisser de place à des pages entières d’explications à la Greg Egan. Problème : je suis pas hyper fascinée par les dinosaures. Par les fourmis non plus, remarquez.
Dans ce bouquin, Liu Cixin imagine un passé qui aurait pu être si les fourmis et les dinosaures s’étaient mis à collaborer par le hasard de l’évolution. On est en plein Crétacé, un dino a de la bouffe coincée entre les dents et s’endort en grommelant parce qu’on sait tous que le bout de choucroute entre les molaires, c’est pas hyper confort. Les fourmis qui se baladaient là crevaient justement la dalle et vont aller se servir direct dans la gueule du dino. Celui-ci, comprenant que les fourmis lui ont sauvé les chicots, rameute ses potes le lendemain.
Voilà. C’est le constat de départ, qui ne fourmille pas d’action. Notez le jeu de mots.
Les dinos et les fourmis vont donc s’entraider, les fourmis sont petites donc peuvent faire des trucs de petites, les dinos peuvent faire des trucs de grands donc ils s’apportent mutuellement des trucs. Voyez le tableau. Pendant 90 millions d’années, ils vont donc être indispensables l’un à l’autre, les dinos apportant leur force et leur créativité, les fourmis leur habileté. De temps en temps, ils vont se taper l’un sur l’autre. Parce que bon, la religion, et un peu après, l’écologie. Je note que Liu Cixin pense que les dino, malgré leur gabarit, mettront infiniment plus de temps que nous à bousiller la planète. Et qu’ils n’évolueront jamais de manière à pouvoir se passer des fourmis. Mais comme je l’ai dit, c’est pas mon domaine. Bref, de temps en temps, y’aura des bastons sur des sujets qui ne changent pas vraiment de ceux pour lesquels on se bastonne nous.
Les personnages sont globalement un peu cons. Les dinos, je me les représente comme des clones du barbare de Naheulbeuk. Les fourmis sont un peu moins connes mais finiront par déconner quand même un peu. Comme ça se passe sur une loooooongue période, on n’aura pas le temps de trop s’attacher. Voire même, de pas s’attacher du tout. Un personnage a un nom, crée un truc super et puis pouf, comme on est 2000 ans plus tard on en entendra plus parler. À la rigueur, on verra son descendant. De loin. Leurs relations, leurs amitiés ? Ça fait deux lignes. Du coup, si on veut se rattacher à l’humanité (oui je sais, ça marche pas le mot, mais j’en ai pas d’autre. Dinosaurité ? Fourmisaté ? J’en sais fichtrement rien), c’est foutu.
Des dinosaures et des fourmis, c’est donc une fresque qui s’étend sur des millions d’années où on nous apprend grosso-merdo que les deux espèces auraient pu collaborer mais que ça aurait donné le même merdier que nous. J’ai pas eu l’impression que le point de vue était inédit, que ça apportait quelque chose au débat. Non pas que tous les bouquins se doivent d’apporter quelque chose au débat, mais dans ce cas il faut au moins autre chose : des personnages sympas, une idée d’évolution traitée différemment, un truc en plus quoi. Là, c’est d’une platitude, bon sang. En plus, on sait parfaitement comme ça va finir. Y’a même pas de suspens.
Non, franchement, c’était chiant.