
Écoutez, c’est pas que j’aime pas être bousculée de temps à autre. Je me suis même remise à lire de l’horrifique de temps à autre alors que je suis une trouillarde invétérée. Et avec trois Brian Evenson déjà lus, je pensais, malgré le pitch du bouquin, que ça allait passer crème.
J’avais tort.
C’est même pas que le bouquin est mauvais. D’ailleurs, je l’ai fini quand même, même si c’est peut-être dû en partie à cette habitude dont j’ai du mal à me défaire qui consiste à *toujours* finir les bouquins (ce qui est con, la vie est courte, toussa), et en partie au fait que je me suis, sur la fin, habituée à l’idée que l’auteur irait toujours plus loin dans le malaise alors que je pensais que ce n’était plus possible.
Donc, Kline. Kline est un détective privé qui a malencontreusement perdu une main pendant une affaire récente, et qui depuis déprime un peu chez lui. En sa qualité de néo-mutilé, qui plus est qui a cautérisé sa plaie lui-même avec un réchaud de cuisine, il va se retrouver embarqué de force par la confrérie du titre pour mener une enquête sur un crime ayant eu lieu en interne. La confrérie est composée de gens qui aiment bien se mutiler, qui « célèbrent l’absence » comme c’est dit dans le bouquin, ils ont une hiérarchie selon le nombre de mutilations volontaires qu’ils ont bien voulu se faire subir (et un gros débat interne sur « Une phalange compte pour un point mais une main aussi est-ce vraiment juste ? »), un prix de beauté façon miss France sauf que là c’est « Miss minimum » et un club de strip-tease où le strip-tease peut continuer même quand tous les vêtements ont été enlevés. Quand j’en ai parlé sur les zinternets on a porté à ma connaissance le clip de Rock DJ de Robbie Williams (âme sensible, ne clique pas), et bon, c’est un peu l’idée (pas merci, encore. Toi. Oui, toi.).
Même si je suis plus que réceptive à l’humour noir, aux scénarios absudres et aux descentes aux Enfers, je crois que là, ça allait trop loin à mon goût. Pas que j’aime pas être mal à l’aise encore une fois, mais faire « Ewwww » et gigoter sur sa chaise à peu près à chaque page, c’est pas franchement un signe d’appréciation chez moi. Mais c’est purement personnel, je suis sans doute trop mal à l’aise avec certaines idées du corps, avec le trash, le gore, alors c’était pas pour moi, c’est tout. Ça ne m’empêchera pas d’en lire d’autres de l’auteur, mais je vais me délester du second tome de la série et éviter cet univers à l’avenir.